

John Pennell - Prédicateur
Marié et père de trois enfants.
Une longue expérience comme responsable d'église et prédicateur,
ce blog réunie ses prédications et études (©préd-études) et sera complété au fur et à mesure.
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Titre: Guérison de l’aveugle-né
Style: Prédication, Catégorie: Nouveau Testament
Auteur: ©John Pennell
Texte de base: Jean ch 9
Nom fichier: AVEUGLE-NE.pages
Sommaire
Introduction et contexte
1) Guérison physique et spirituelle
2) Le Miracle
3) Retour sur le contexte du récit.
4) La question des disciples «Qui a péché?»
5) Un acte d’obéissance
6) La guérison n’était pas immédiate, mais dépendait de son obéissance
7) La persécution
8) Les Pharisiens reviennent vers les parents
9) I’initiative du Salut vient de Dieu (2è rencontre avec Jésus)
10) Jésus révèle son identité
11) La réponse de l’ancien aveugle à cette découverte: «Il l’adora» (v 38)
12) Conclusion
Introduction et contexte
Concernant la guérison de l’aveugle-né, les disciples posent la question «Qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle?»
Il y a une similitude avec la femme adultère (ch 8), car on est prêt à la lapider pour son péché, et Jésus dit: «Que celui de vous qui est sans péché, jette le premier la pierre contre elle» (8 v 7).
Dans tous les cas, Jésus est le seul qui est sans péché, et de ce fait, il est le seul qui peut condamner, mais il ne le fait pas, et le seul qui peut pardonner (agneau sans tache) et c’est ce qu’il fait dans les deux cas, quelque fût l’origine du péché (pour l’aveugle-né les disciples pensaient probablement au péché des parents, pour la femme adultère, son acte d’adultère).
«Je suis la lumière du monde» (8 v 12 et 9 v 5), dans les deux chapitres on trouve cette déclaration de Jésus. La guérison de l’aveugle-né en est une démonstration: Jésus donne la lumière à quelqu’un qui ne l’a jamais vu, tout comme il peut donner la lumière à ceux qui sont dans les ténèbres spirituelles. On peut voir aussi une similitude avec la conversion de Paul, qui est frappé d’aveuglement (à l’image de son aveuglement spirituel) et qui retrouve la vue, autrement dit la lumière spirituelle. Plus tard, Paul décrira sa nouvelle mission dans ses termes: «. . . afin que tu leur ouvres les yeux, pour qu’ils passent des ténèbres à la lumière . . .» (Actes 26 v 18).
Le fait que Jésus fait la même déclaration (Je suis la lumière du monde) dans les deux chapitre (8 et 9) suggère qu’il y a un lien naturel entr’eux. Le ch 8 décrit une forte opposition entre Jésus et les chefs religieux:
8 v 44: Accusation de Jésus: «Vous avec pour père le Diable!»
8 v 58: Jésus révèle sa pré-existence: «Avant qu’Abraham fût, je suis»
Cette dernière déclaration représente un blasphème pour les chefs religieux, qui cherchent à lapider Jésus sur le champ.
C’est dans ce contexte «lapidaire» que se passe le miracle du ch 9. Jésus va de nouveau déclarer qu’il est la lumière du monde (9 v 5) puis il en fait la démonstration en guérissant l’aveugle-né (lui qui n’a jamais vu la moindre lumière auparavant).
1) Guérison physique et spirituelle
D’abord Jésus va ouvrir les yeux physiques, puis les yeux spirituels.
Il y une progression dans sa guérison physique, qui est une illustration de la progression de sa «guérison» spirituelle. Le même récit se trouve dans Marc 8 v 22-25, et on y trouve ce détail supplémentaire: «J’aperçois les hommes, mais j’en vois comme des arbres, et ils marchent» (Marc 8 v 24)
Après sa guérison physique, il ne savait pas qui était Jésus «S’il est un pécheur, je ne sais» (Jean 9 v 25).
Après sa guérison spirituelle (Jésus lui demande s’il croit au Fils de Dieu, à quoi il répond «Oui») - «Il l’adora» (v 35-38). Le fait qu’il l’adora montre qu’il a bien compris l'identité de Jésus.
Ce n’était par un cours de théologie sur la personne de Christ, mais une intervention divine, qui a été opérée.
En résumé, il y a eu trois étapes:
-
le miracle physique,
-
la persécution,
-
le miracle spirituel
2) Le Miracle
Le type de maladie: «de naissance» (congénital). Ce n’était pas une maladie temporaire avec un espoir naturel d’évolution vers une amélioration. Il n’y avait pas moyen pour Jésus de «tricher» ou opérer un miracle «psychologique». Tous étaient témoins que cet homme était aveugle de naissance. C’est une illustration du péché original qui contamine chacun à la naissance, avec aucune possibilité de guérison, sauf un miracle opéré par Dieu. A noter que chacun est pécheur et de naissance et de par ces actes coupables. Il n’y a donc aucune excuse, on ne peut pas dire «Je n’y peux rien».
Ce miracle était si puissant et si clair que l’on s’attendrait que tous s’exclament que Jésus était le Messie. Mais non, l’hostilité entre les Juifs et les Pharisiens et Jésus augmentait, et Jésus commence à se tourner vers les non-juifs.
3) Retour sur le contexte du récit.
Dans le ch 8 v 58 («Avant qu’Abraham fût, je suis») Jésus révèle sa divinité. Les Juifs, en colère, cherchent à le lapider, et dans la confusion Jésus arrive à quitter le temple, puis il croise l’aveugle-né.
On imagine la foule cherchant à attraper Jésus pour le tuer, et malgré cela, Jésus s’arrête pour s’occuper d’un pauvre SDF, aveugle qui plus est, et donc si Jésus ne s’était pas arrêté, il n’aurait rien remarqué! Mais tout comme il était écrit en Jean 4 v 4 «qu’il fallait» que Jésus passe par la Samarie (pour rencontrer la femme samaritaine) de même «il fallait» que Jésus s’arrête pour guérir l’aveugle-né «afin que les oeuvres de Dieu soient manifestées en lui» (Jean 9 v 3). Dieu l’avait prédestiné à recevoir sa grâce («prédestinés suivant le plan . . .» - Eph 1 v 11).
4) La question des disciples «Qui a péché?»
Ce n’était pas le moment d’entrer dans une discussion théologique (Jésus était pourchassé par les Pharisiens en colère, cf ch 8 v 59).
Par contre, l’action de Jésus parle plus fort que tous les discours théologiques !
Il y a urgence à agir. Ceci constitue la réponse de Jésus aux disciples: «La nuit vient» - Il faut agir avant qu’il ne soit trop tard (v 3-4).
L’aveugle-né, un mendiant dont le métier était de mendier, ne demandait rien. Il ne savait pas qui était Jésus: si on lui avait parlé de sa présence il se serait probablement adressé à lui.
C’est Jésus qui remarque le remarque sans lui adresser la parole. Il répond brièvement à la question des disciples, mais surtout il agit rapidement en faisant de la boue en faisant un mélange entre la poussière et sa salive (il a peut-être gardé sa salive pour cette occasion plutôt que pour donner de longues explications sur l’origine du péché) et en l’appliquant sur les yeux de l’aveugle, et il lui dit d’aller se laver dans le réservoir de Siloé.
5) Un acte d’obéissance
L’aveugle ne conteste pas l’ordre de Jésus - il obéit. Il y ici une similitude avec la guérison de Naaman qui devait obéir et se laver dans le jourdain (Luc 4 v 27 et 5 Rois 5 v 14). On remarque que quand Jésus parle de cet événement, il ne dit pas que Naaman fut «guéri», mais il dit qu’il a été «purifié», ce qui fait référence à sa guérison spirituelle qui suivra sa guérison physique «Je reconnaît qu’il n’y a point de Dieu sur toute la terre, si ce n’est en Israël» (2 Rois 5 v 15).
Naaman a d’abord remis en cause cet ordre de se laver dans le Jourdain avant d’obéir, ce qui n’était pas le cas de l’aveugle.
6) La guérison n’était pas immédiate, mais dépendait de son obéissance
Cette obéissance de l’aveugle était la clé de sa guérison spirituelle qui suivra plus tard. L’aveugle devait donc se déplacer pour se laver au réservoir de Siloé pour que la guérison se réalise (Jean 9 v 7). Siloé signifie «envoyé», ce qui est conforme à l’ordre de Jésus qui a «envoyé» l’aveugle se laver aux eaux de Siloé. A la conversion, chacun est aussi «envoyé» vers les eaux du baptême, puis «envoyé» pour annoncer aux autres la Bonne Nouvelle (Matt 28 v 18-20).
On peut imaginer que, pendant le trajet vers le réservoir de Siloé, l’aveugle avait le temps pour réfléchir à ce qui lui était arrivé, et éventuellement changer d’avis s’il avait manqué de foi dans les paroles de Jésus. Mais non! Sa foi se confirma et se fortifia pendant le trajet et il est allé jusqu’au bout de sa démarche, malgré les difficultés que cela représentait (il devait sans doute trouver l’aide pour marcher et trouver le réservoir, étant donné qu’il était encore aveugle, tout comme le paralytique devait être porté pour rencontrer Jésus Luc 5 v 17-26).
7) La persécution
Au milieu de la confusion l’explication de l’aveugle, maintenant devenu voyant, se limite uniquement aux faits et ne contient aucune explication concernant l’identité de Jésus (v 11). Pourquoi? Parce qu’il ne savait pas encore qui était Jésus.
l’ancien aveugle est amené vers les Pharisiens qui souffrent d’aveuglement spirituel.
Il y a de la confusion et division dans le camp des Pharisiens: «Cet homme ne vient pas de Dieu, car il n’observe pas le Sabbat» (v 16).
Mais certains Pharisiens étaient prêts à se mettre en question: «Comment un homme pécheur peut-il faire de tels miracles?» (v16).
Ils redemandent à l’ancien aveugle qui répond «C’est un prophète» (v 17) Sa connaissance de Jésus a fait du progrès! Un prophète était plus important qu’un Rabbin (enseignant de l’Ancien Testament).
8) Les Pharisiens reviennent vers les parents
Les Pharisiens ne cherchaient pas sincèrement des réponses, mais cherchaient un moyen de discréditer et piéger Jésus.
Les parents évitent de s’engager trop, de peur d’être exclus du Synagogue (v 22) ce qui impliquait d’être exclus de la vie économique, sociale et religieuse du peuple juif.
Les Pharisiens reviennent donc vers l’ancien aveugle: «Donne gloire à Dieu! (= dis la vérité! ) Nous savons que cet homme (Jésus) est un pécheur» (v 24).
Ce qu’ils pensent «savoir» est contredit par Héb 4 v 15: «Il a été tenté comme nous, sans commettre de péché». Pour eux, il avait commis au moins un péché en violant le sabbat (v 14).
L’ancien aveugle va mettre en question la déclaration des Pharisiens «Il est un pécheur» par «S’il est pécheur, je ne sais. Je sais une chose, avant j’étais aveugle, maintenant je vois (v 25). Il conclut le débat (v 30-33) en dominant totalement les Pharisiens. Cette déclaration est une nouveau pas dans sa compréhension de l’identité de Jésus. Résultat: il est chassé (excommunié) (v 34).
Malgré tout l’ancien aveugle n’était pas encore né de nouveau (ses yeux spirituels n’étaient pas encore ouverts).
9) I’initiative du Salut vient de Dieu (2è rencontre avec Jésus)
Le verset 1 indique que Jésus «vit» l’aveugle. Il le vit parce qu’il le cherchait.
L’aveugle-né n’avait jamais «vu» Jésus ni n’aurait jamais pu mendier ou quémander quoique ce soit auprès de lui. Il fallait que l’initiative vienne de Dieu. «Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu» (Luc 19 v 10).
Jésus apprend que l’ancien aveugle avait été chassé et de nouveau il prend l’initiative.
Remarque: l’ancien aveugle n’a jamais rien demandé à Jésus (ni la première fois, ni ici).
«Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais moi je vous ai choisi» (Jean 15 v 16).
«Nul ne cherche Dieu» (Romains 3 v 11). On pourra ajouter «Mais Dieu cherche les nuls que nous sommes!»
l’ancien aveugle n’avait aucune possibilité de se guérir . . . il fallait que l’initiative vienne de Dieu. Il n’a pas trouvé la vue parce qu’il était exposé à la lumière (un aveugle est tout aussi aveugle de jour comme de nuit). La seule réponse à son problème était un miracle. Les vérités sur Dieu ne font pas de nous des chrétiens, cela ne fait qu’augmenter notre connaissance théorique. Paul dit «la connaissance enfle» (1 Cor 8 v 1) - mais elle ne sauve pas!
Dieu avait commencé une oeuvre dans la vie de l’aveugle (Phil 1 v 6) Il a pris position pour le Christ et il en a payé le prix, maintenant l'étape définitif de sa conversion va se faire. Il va ajouter la foi à sa connaissance. On voit ici la responsabilité de l’homme. Dieu prend l’initiative, mais l’homme doit répondre positivement par la foi.
Jésus lui pose la question: «Crois-tu au Fils de Dieu?» (v 35). L’ancien aveugle lui demande «Qui est-il, afin que je crois» (je pense qu’il se doutait bien que c’était Jésus, mais voulait une confirmation définitive), mais il avait une telle foi en lui qu’il était prêt à suivre la personne que Jésus indiquerais! (cf J-Baptiste).
10) Jésus révèle son identité
C’est toujours un miracle quand quelqu’un découvre qui est le Christ, avec tout ce que cela implique.
Dans la confession de Pierre (Matt 16 v 15-16) comment Pierre a-t-il découvert cette vérité? «Ce n’est pas par ta propre intelligence, mais c’est mon Père qui t’a révélé» (v 17). Dieu doit ouvrir les yeux spirituels. Le pauvre mendiant aveugle qui n’a jamais rien vu a reconnu en Jésus le Messie la première fois qu’il l’a vu, alors que les Pharisiens, qui l’ont souvent vu et entendu, ne reconnaissaient pas en lui leur Messie. «Il est venu vers les siens, mais les siens ne l’ont pas reçu (ou reconnu)» - Jean 1 v 11.
La vue spirituelle est un don de Dieu («les ténèbres ont aveuglé ses yeux») 1 Jean 2 v 11. Dans le contexte, Jean s’adressait a un chrétien qui haïssait d’autres chrétiens, mais cela s’appliquait aussi aux Pharisiens.
11) La réponse de l’ancien aveugle à cette découverte: «Il l’adora» (v 38)
Ce n’était pas une connaissance théorique de plus, il reconnaissait en Jésus son Maître, digne d’adoration et d’obéissance. Etre chrétien est plus que «croire», c’est un engagement total. Jésus dira à la femme Samaritaine qu’il cherchait les «adorateurs», présents et futurs, elle inclus! et pas seulement ceux qui avaient une vague croyance dans l’identité de Jésus. Les démons croient, et ils tremblent (Jacques 2 v 19) - au moins ils sont conscients de la puissance de Dieu et du jugement qui les attend.
12) Conclusion
Jean 9 v 39: «Je suis venu dans ce monde pour un jugement, pour que ceux qui ne voient point voient et que ceux qui voient deviennent aveugles»
Les Pharisiens avaient plus de connaissance doctrinale que l’aveugle, pourtant leurs yeux spirituels étaient fermés.
Par contre, l’aveugle, qui n’avait aucune connaissance «doctrinale» a reconnu Jésus comme le Messie, et surtout comme son Messie . . . Le recouvrement de la vue est un acte du Saint-Esprit:
«Mais , comme il est écrit, ce sont des choses que l’oeil n’a point vues, que l’oreille n’a point entendues, et qui ne sont point montées au coeur de l’homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment. Dieu nous les a révélées par l’Esprit. Car l’Esprit sonde tout, même les profondeurs de Dieu» (1 Cor 2 v 9-10).
Le résultat: Reconnaître en Jésus le Maître souverain, digne de notre adoration et de notre obéissance - que nous puissions être de ceux-là !